Partenariat Pianiste
À Dinard, le boulevard Wilson mène droit à la plage de l’Écluse sur laquelle se prélasse une petite foule de vacanciers. C’est au même endroit que se trouve le théâtre Debussy où, loin des distractions estivales, quelques cadres du secteur privé, étudiants, médecins, chercheurs et autres ingénieurs s’apprêtent à faire vivre la finale du Concours international pour les pianistes amateurs.

Lauréats du Concours
Crédit photo : Candide Camera
Sept musiciens âgés de 22 à 60 ans proposent une pièce du répertoire devant un jury composé de Claire-Marie Le Guay, directrice du festival, Jean-Philippe Collard, président du jury, Émilie Munera, productrice à France Musique et Vincent Remy, adjoint à la culture de la mairie de Dinard. Il faut bien entendu changer de focale, et réévaluer ses critères habituels de jugement pour accueillir la proposition musicale de ces amateurs qui font escale sur les côtes bretonnes en plein week-end du 14 Juillet.
Sho Yamasaki, Japonais de 34 ans, analyste à l’OCDE, déjà auréolé d’un troisième prix au Concours des grands amateurs à Paris, ouvre le bal. Costume noir et chaussettes décorées de clés de sol et autres notations musicales, il interprète un extrait de la Fantaisie op. 28 de Mendelssohn. C’est assurément le candidat le plus solide techniquement. Il remporte d’ailleurs le premier prix ex aequo avec Sylvie Jean, rhumatologue rennaise de 60 ans. Elle fait sensation avec sa sonorité miroitante dans les Jeux d’eau de Ravel. Le jury ne lui tiendra pas rigueur de son trou de mémoire. Alain Mari, ingénieur cagnois de 50 ans, remporte l’adhésion du public avec sa Quatrième Ballade de Chopin.

Sho Yamasaki
Crédit photo : Candide Camera
Les autres candidats malheureux pourront se représenter l’an prochain. On espère revoir Nicolas Pigneux, centralien de 22 ans, qui a mené habilement son programme Debussy. La soirée est couronnée par un récital de Jean-Philippe Collard. On retient, par exemple, dans la Deuxième Sonate de Chopin, la partie centrale de la Marche funèbre, l’avènement du thème céleste qui émerge de l’obscurité (pour mieux s’y précipiter à nouveau), porté par une diction inouïe, comme pour s’arrêter rien qu’un instant sur ce bonheur si fragile. Et encore, le Nocturne pour la main gauche op. 9 de Scriabine, bouleversant de tendresse.
Sylvie Jean et Alain Mari
Crédit photo : Candide Camera
Dinard (Ille-et-Vilaine), le 15 juillet