NIVEAU MOYEN / CD PLAGE 13
Pas facile de jouer des œuvres très connues. Tous les grands pianistes les ont interprétées! L’essentiel ici est de faire entendre toutes les petites respirations entre les phrases. Pour chaque phrasé, il y a un geste, comme un coup d’archet de violon. Il faut aussi supprimer les mouvements inutiles qui viendraient découper la phrase.
Le premier mi n’est qu’un élan. Touchez-le sans poids, main en l’air. Puis tombez dans le 1er temps (le la, 1ère croche); donnez-lui du poids. Ensuite, pour la-si-do, ne bougez plus la main! Faites de même avec le petit arc suivant.
Juste avant la mes. n°3, respirez du poignet. Chopin observait : « En chaque endroit qui exigerait du chanteur une inspiration, le pianiste doit veiller à lever le poignet. » Donc, levez ! Et Chopin poursuit : « …pour le laisser retomber sur la note chantante avec la plus grande souplesse imaginable »*.
Donc, abordez : si-do-ré-la-sol-fa. (mi-fa) mi-ré#-mi-i en retombant du poignet. Enfin, une fois la phrase commencée, ne bougez plus le poignet, ni de haut en bas, ni de bas en haut. Dessinez sa courbe d’un seul trait de pinceau. Usez du geste latéral du poignet (de côté) car c’est ainsi que l’on garde le contact de la pulpe des doigts avec le clavier. Souvenez-vous: il ne faut pas découper les phrases par des gestes inutiles (haut-bas) du poignet.

Mes. n°21, passage rapide :
✔ Voyez ce rythme pour le solfège. Tapez une pulsation et dites « un-deux-trois » puis « un-deux-trois quatre-cinq » puis « un-deux-trois-quatre ».
✔ Pour jouer l’arpège proprement quand vous passez le pouce, ne faites aucun geste vertical du poignet (de haut en bas ou de bas en haut). C’est la condition pour garder le contact de la pulpe des doigts avec les touches. Si l’on lève le poignet, on le perd. Relevez la main et vous verrez que cela déconnecte (mot à la mode) le gras du doigt du clavier, et donc vos sensations!
✔ Apprenez bien la voix du milieu de la main gauche : si (avec le 2e doigt) va au sol# (3e doigt). En jouant, écoutez-la. C’est une condition pour jouer proprement votre arpège de la main droite. Mais oui, tout compte !
*Ce propos a été rapporté par une élève directe de
Chopin, Mme Emilie von Gretsch, cf. J.-J. Eigeldinger,
Chopin vu par ses élèves, Fayard, 2006.