☞ NIVEAU MOYEN / CD PLAGE 12
Ce chef-d’œuvre d’hommage de Schuman à Chopin doit être joué avec beaucoup de pudeur et de contrôle si l’on veut qu’il rendre justice à ces deux génies. Chopin disait : « La simplicité sort avec tout son charme comme le dernier sceau de l’art.1 »
Le grand danger ici est de jouer avec excès d’inégalité et de nuances inutiles, une sentimentalité qui serait tout à fait opposée de l’esprit de Chopin.
Arpèges de main gauche
➜ Étudiez votre main gauche seule en faisant très attention à utiliser les bons doigtés.
➜ Lorsque vous passez la main au dessus du pouce, ne levez pas le poignet. En effet, si le poignet se relève, le contact des pulpes de doigts avec le clavier se perd. Thomas Tellefsen, l’élève favori de Chopin, écrivait : « Depuis le coude jusqu’au bout des doigts, la main doit avoir sur le clavier sa position qui conserve aux muscles leur ligne droite.1 » Développez votre contact des pulpes de doigts en évitant à tout prix de « casser » le poignet.
➜ Contrôlez non seulement le son mais le temps dans l’énoncé de cet arpège. Écoutez sur quel son tombe chaque pulsation (à la noire, nous sommes à 6/4) et apprenez-en le doigté. Entraînez-vous à exécuter ces arpèges avec une parfaite régularité temporelle, c’est la condition pour que votre main prenne l’habitude de se placer sur les différentes positions.
Main droite toute seule
➜ Jouez le plus legato possible en rampant d’une note à l’autre : ne quittez jamais une note avant de sentir le fond de la note suivante. Pressez amoureusement les touches avec les doigts.
➜ Bougez le moins possible. Une fois que la phrase est commencée, ne levez plus le poignet, visez la tranquillité de la main (terme exact employé par Chopin et Mozart).
➜ Entre les phrases au contraire : respirez du poignet. Chopin conseilla lui-même à son élève Émilie von Gretsch : « Levez le poignet pour le laisser retomber sur la note chantante avec la plus grande souplesse imaginable.2 » Deux mains ensemble
➜ Écoutez chaque rencontre sonore entre la m. droite et la m. gauche et exercez-vous à les jouer parfaitement synchronisées. C’est ainsi que l’on connecte les deux mains dans le cerveau.
➜ Voyez l’opposition des gestes aux deux mains : la m. gauche ne doit jamais bouger verticalement, ni briser la ligne continue du poignet. En revanche, la droite doit respirer avec le poignet, pour couper entre les phrases. Étudiez consciemment cette indépendance des gestes entre les deux mains, cela sera pour vous une source de grands progrès musicaux et techniques
1 et 2. Jean-Jacques Eigeldinger, Chopin vu par ses élèves, Fayard, Paris 2006