C. Debussy, Arabesque n° 1

Moyen avancé

Tonalité Mi majeur, bien que l’œuvre ne commence pas par la tonique !

Mesure 4 temps à contrôler sans déraper, malgré la plastique du phrasé

Tempo Andantino avec mouvement (con moto). Pas lent

Style Fraîcheur mélodique, couleurs irisées. Debussy ne voulait pas cependant qu’on qualifie sa musique d’« impressionniste »

Technique Rythme de « 3 pour 2 ». Subtilité de pédale. Modifications de tempo. Plans sonores et voix en contrepoint (2e partie).

Contrôle du temps : dans cette introduction en triolets, contrôlez chaque pulsation, même sur les temps faibles (2e et 4e temps). La beauté du son provient aussi du contrôle du temps, du rythme !

Le trois pour deux, cauchemar des débutants ! Qui n’a pas eu peur en le rencontrant pour la première fois ? Commencez par apprendre chaque main séparément, jusqu’à ne plus avoir la moindre hésitation.

M. droite : contrôlez chaque pulsation. L’accent « décalé ». Le trait du début répète un groupe de deux notes montantes, mi-fa / do-mi / si-do / sol-si, etc. L’ensemble descend en marches d’escalier. Or, la pulsation, doit contenir trois notes (des triolets). Cela ne peut pas tomber juste, et c’est pourquoi l’appui se déplace tantôt sur la note basse, tantôt sur la note haute. Distinguez bien vos notes des temps. Ce sera la condition pour synchroniser ensuite avec votre m. gauche !

M. gauche : mettez les bons doigtés. En passant par-dessus le pouce, ne cassez pas votre poignet vers le haut car cela fait perdre le contact des pulpes de doigts avec le clavier. Ne levez pas le poignet : tournez-le latéralement.

Mains ensemble : choisissez une pulsation avec métronome si nécessaire. Sur elle, exercez tantôt votre m. gauche, tantôt la droite. Puis jetez-vous à l’eau, essayez les mains ensemble en gardant la pulsation. Petit à petit, vos deux mains apprendront à se réunir. Le plus efficace : écoutez en détail toutes les rencontres sonores ! La vraie difficulté du trois pour deux vient de ce que le décalage des deux mains crée de multiples rencontres sonores, et que nous ne les écoutons pas assez en détail. Car il y a non seulement les notes qui tombent ensemble, mais aussi les notes jouées qui rencontrent des notes prolongées.

Mes. n° 6 : au 2e temps, un mi à la m. gauche tombe avec un mi à la m. droite. Puis il y a la rencontre du fa# à la m. droite, avec le mi prolongé à la m. gauche. Ensuite, le sol# à la m. gauche se frotte avec le fa# qui se prolonge à la m. droite, etc.

Tout cela donne énormément de rencontres. Or, c’est seulement si votre oreille a tout entendu et intégré que vos doigts voudront bien avancer sans rechigner  !

Indépendance des gestes : enfin, les phrasés ne sont pas les mêmes à la m. gauche et à la droite ; les gestes seront différents aussi  ! Pour apprendre physiquement une œuvre, intégrez ces gestes contradictoires aux deux mains et vous gagnerez beaucoup de temps dans votre apprentissage .