La Masterclasse : Schumann, Gens et pays étrangers

☞ NIVEAU MOYEN / CD PLAGE 6

Le cycle débute sur cette délicate pièce aux allures de comptine, où l’imaginaire des pays étrangers semble couronné par la mélancolie. Les premières mesures dévoilent une mélodie simple qui aspire à l’ailleurs grâce à la sixte ascendante; la douceur régulière des triolets dessine des harmonies simples qui se fragilisent dès le début sur une septième diminuée récurrente, pour se soulager ensuite par la dominante et le retour à la tonique sol majeur. Le rythme pointé préfigure l’hésitation et la fragilité de la vie. Martha Argerich tout comme Cortot en font un soupir délicat et hésitant qui marque la mélancolie de l’enfance, alors qu’Horowitz y fait poindre un frémissement fugace par un fa# rempli de tendresse.

➜ Chez celui-ci, tout se passe dans les interstices des voix intérieures. En effet, l’écriture de Schumann est hautement polyphonique et harmonique. Cela implique un travail d’accords plaqués pour sentir les inflexions et le chemine- ment harmonique, suit l’écoute délicate des triolets à travailler seuls, répartis entre les deux mains. Enfin rajouter la basse courte avec cette conscience du soupir à la main gauche, qui prendra corps avec sa voix legato en deuxième partie. Travailler l’ensemble sans pédale et sans la voix principale pour établir ce terreau poétique et harmonique qui scintillera avec une pédale précise à chaque temps. Ensuite rajouter la mélodie main droite avec cette conscience aiguë de l’intervalle de sixte, tout en s’inscrivant dans de longues phrases de 8 mes., telles des respirations chantées et ressenties par le corps.