« Des sourires et des ombres » ? Ceux qui passent sur les visages des exilés syriens pour lesquels Paul Lay a composé cette mélodie empreinte de nostalgie et d’espoir. Suivez son ostinato et laissez cheminer votre sensibilité.
Bonjour à tous, je suis très heureux de vous retrouver pour cette nouvelle saison ! Aujourd’hui, je vous propose une composition personnelle que j’ai écrite il y a déjà quelques années, en hommage aux familles syriennes subissant la guerre civile de leur pays, arrachées à leurs foyers et s’exilant pour des contrées plus paisibles. Cette mélodie exprime cette lente marche de l’exode, douloureuse, mais pleine de lumière.
Structure du morceau
Il est constitué d’un ostinato de main gauche. Nous sommes en 4/4 et fa dièse mineur. Ça sera l’occasion pour nous de travailler cette nouvelle tonalité, relatif mineur de la majeur, et donc constitué de la même armure : trois dièses à la clé. Le morceau est construit selon la forme AABA. Il sera précédé d’une introduction, ensuite le thème sera joué, puis une improvisation sur la grille permettra de faire évoluer le morceau. Et nous reviendrons ensuite sur le dernier A pour terminer cette pièce.
Important : ce morceau peut être joué deux fois sur la forme AABA, sans la partie dédiée à l’improvisation si vous trouvez que cette dernière vous donne trop de fil à retordre.
Interprétation
✔ Bien travailler l’ostinato de main gauche tout d’abord. Il faut sentir le balancement lancinant. Puis nous pourrons rajouter la main droite, et faire chanter la mélodie. Il est important de bien prendre le temps d’entendre la polyphonie de la main droite, notamment avec les différentes doubles notes.
Des sourires et des ombres par Paul Lay
La Masterclasse
L’interprétation
✔ Bien prendre le temps d’entendre l’harmonie qui découle du contrepoint main droite-main gauche aux mesures 8 et 9.
✔ Pour le deuxième A (voir cahier de partitions), vous pouvez bien sûr faire évoluer l’interprétation : jouez sur les dynamiques et les nuances. Je l’évoque dans la vidéo.
✔ Ensuite nous arrivons sur la partie B (voir cahier) : cette partie permet plus de mouvements. Au début, nous changeons de tonalité, nous transposons au quatrième degré en si mineur. C’est important de l’entendre, et de bien le souligner.
✔ À la fin de cette partie, bien jouer et entendre la marche harmonique au demi-ton : ré, mib, mi, fa.
Un léger crescendo est bienvenu, il se fait assez naturellement musicalement. Puis retour à la partie A (voir cahier).
Improvisation
L’improvisation sur cette mélodie est probablement un peu plus difficile que les morceaux précédents. Car elle couvre plusieurs tonalités. Courage, et soyez patients, mais les efforts vont payer !
➜ Je vous conseille tout d’abord de travailler et de jouer les gammes de manière rubato pour vous familiariser avec les mondes harmoniques. Reportez-vous à la vidéo, je prends le temps de l’expliquer. Vous trouverez toutes les informations relatives aux gammes dans l’annexe « exercice ».
Le plus important : repérez bien les notes communes aux gammes, et décelez bien sûr les notes qui changent. Elles seront des guides essentiels pour le développement de vos idées mélodiques.
➜ Puis commencez à improviser en rajoutant la main gauche, avec l’ostinato. Prenez le temps d’abord d’improviser sur la première gamme en fa# mineur. Une fois que vous êtes confortables, faites la même chose pour chaque accord de la grille. Rassurez-vous, comme la forme est AABA, travaillez seulement les huit mesures du A et les huit mesures du B. Une fois que vous vous sentez plus libres au sein de ces enchaînements d’accords, commencez à les dérouler suivant la grille.
Puis conformez-vous à la forme AABA si vous voulez improviser sur plusieurs grilles. Je vous montre des exemples détaillés pour toute cette partie dans la vidéo.
➜ C’est une mélodie qui m’est très chère, notamment par le contexte de sa création. Prenez le temps de travailler cette pièce sur la durée : Rome ne s’est pas faite en un jour et, comme pour toute entreprise dans les domaines culturels et sportifs, c’est la régularité qui paie. Je ne vous apprends rien, mais c’est toujours très important de l’avoir en tête.
Bon travail à vous, et à très vite !