Notre jazzman vous propose une initiation par étapes à un genre musical né des chants de travail des populations afro-américaines : le blues. Une invitation à improviser et à chanter sur cette musique venue du sud des États Unis.

Bonjour à tous, pour ce numéro consacré à la reprise du piano, je voudrais ouvrir un cycle sur le blues. Et ici, ce sera le premier volet. Voici donc un blues, l’une des composantes essentielles du jazz. Nous parlerons un peu d’improvisation, mais je voudrais surtout attirer votre attention sur la transposition (mélodie et grille harmonique) d’un morceau.

A Simple Blues est découpé en trois parties :
✔ Un thème A.
✔ Un thème B (légèrement varié).
✔ Une partie C pour l’improvisation.

Notions fondamentales :
de manière générale, un blues se compose de 12 mesures et est basé sur 3 degrés différents : les 1er, 4e et 5e degrés. Nous allons le voir en détail un peu plus loin.

Pour ce numéro, je vous parlerai surtout de vous entraîner à jouer ce morceau. Prenez le temps de bien analyser sa structure et sa mélodie afin de vous amuser à le transposer dans d’autres tonalités. Travail du morceau et interprétation Avant tout, veillez à la stabilité du tempo, pratiquez avec le métronome, et faites-le swinguer ! Mettez-le sur tous les temps, puis sur les temps 1 et 3, puis 2 et 4. Balancez-vous avec lui… et la mélodie.

Partie A : pour bien identifier et incorporer le son des 4 accords fondamentaux du blues, je vous conseille de le travailler d’abord selon la version main gauche, portée du bas. Chantez bien la mélodie à la main droite. Cherchez avant tout à avoir un son rond, lumineux. N’oubliez pas que c’est surtout du chant, donc une déclaration.

La masterclasse

L’improvisation

Simple Blues, par Paul Lay

Partie B : je vous recommande la même attention que plus haut. On ajoute à chaque fois la double note, qui est la tonique de l’accord. C’est un son caractéristique du blues au piano. Analyse, transposition et improvisation

Séquence 1 : il est fondamental de comprendre la structure du blues, notamment par sa séquence harmonique. Il s’agit d’une forme de 12 mesures, divisée en 3 parties de 3 mesures.

✔ Mesures 1 à 4 : 1er degré.

✔ Mesures 5 à 8 : 4e degré (2 mesures) et 1er degré (2 mesures).

✔ Mesures 9 à 12: 5e degré (1 mesure), 4e degré (1 mesure) et 1er degré (2 mesures).

Analysons maintenant la mélodie de ce blues. Nous allons nous intéresser aux notes qui la composent, et à leurs fonctions par rapport aux accords. C’est-à-dire s’il s’agit de la tonique, de la seconde, de la tierce, etc., et ce pour chaque note de ce morceau. Il s’agit donc de la séquence 2. Séquence 3 : maintenant, essayez donc de transposer ce morceau, par exemple un ton plus haut en sol, à l’aide du canevas de la séquence 2. C’est un excellent travail qui mobilise la mémorisation, l’oreille et la théorie. Il faut vraiment le prendre comme un jeu. Je reviens toujours à cela : avant tout, c’est du chant !

Chantez la mélodie, mémorisez-la et analysez les notes pour ensuite être capable de reproduire cet air à partir d’une autre tonalité (débuts de réalisation de la mélodie transposée sur la séquence 3).

Pour l’improvisation, amusez-vous pour l’occasion à vous donner une petite contrainte : utilisez seulement les notes du thème, mais dans l’ordre que vous le souhaitez. Pour finir : je vous recommande d’écouter Robert Johnson, W.C. Handy, Bessie Smith, Jelly Roll Morton, et pour les geeks du blues/ boogie-woogie au piano, passez-vous Jimmy Yancey et Pete Johnson, et relevez leurs phrases.