Nouveau directeur musical de l’orchestre national de France
Comment êtes-vous devenu chef d’orchestre ?
Mon père était pianiste et accordéoniste, ma mère jouait de la flûte traversière. Amateurs éclairés, ils souhaitaient voir leurs enfants faire de la musique. J’ai donc commencé le violon très jeune. À 17 ans, j’ai reçu une bourse et ai quitté la Roumanie pour étudier aux États-Unis. Là, de grands chefs m’ont transmis leur passion et après avoir joué dix ans en orchestre – ce qui m’en a fait percevoir la psychologie –, j’ai étudié la direction.
Vous dites être « tombé amoureux » de l’ONF…
Je me souviens de notre première rencontre, nous travaillions la 10e de Mahler. Quand je demandais quelque chose, l’orchestre me répondait instantanément. Au concert, chacun contribuait avec une si grande ferveur au son, j’étais bouleversé. Quant aux musiciens, peut-être apprécient-ils que je les laisse libres d’expérimenter. On leur dit trop souvent ce qu’ils doivent faire. Je préfère les encourager à exprimer la diversité de leurs personnalités.

Crédit photo : Thomas Brill
Quels sont vos projets ?
En tant qu’ambassadeurs de la culture, nous défendrons le répertoire français dont la richesse des détails est fréquemment oubliée. Pas seulement Debussy et Ravel, pas seulement le XXe. Nous irons à la rencontre du public lors de tournées nationales et régionales, les internationales sont pour le moment suspendues. À l’arrivée d’un directeur musical, l’identité d’un orchestre évolue légèrement. Mais je dois perpétuer la tradition sonore et la renommée de l’ensemble.
Propos recueillis par Rémi Bétermier