Le jeune pianiste allemand né en 1996 s’est distingué à Zurich au terme d’une finale exigeante.
La ville de Zurich accueillait du 25 mai au 5 juin la 15e édition du Concours International de piano Géza-Anda. Fondé en 1979 par Hortense Anda-Bührle en mémoire de son mari et porté par la Fondation Géza-Anda présidée par Tobias Richter, ce concours réunit tous les trois ans des jeunes pianistes venus du monde entier. L’ambition ? Découvrir et promouvoir de jeunes artistes, mais aussi perpétuer l’esprit musical du pianiste et pédagogue d’origine hongroise. Avec à la clef, outre l’octroi d’une somme d’argent, la prise en charge artistique des lauréats pendant trois ans, afin de les accompagner dans leur carrière. Se sont ainsi illustrés par le passé Georges Pludermacher, Konstanze Eickhorst, ou encore Claire Huangci, lauréate de l’édition 2018.
Pour cette édition particulière célébrant le 100e anniversaire de la naissance de Géza Anda, 37 jeunes pianistes de 16 pays différents se sont présentés face à un jury composé de neuf personnalités – dont Ricardo Castro ou encore Rena Shereshevskaya… -, placé sous la présidence de Gerhard Oppitz.
Avec au terme de ce parcours une finale de haut niveau tenue dans l’espace boisé de la Tonhalle Maag de Zurich réunissant 3 interprètes âgés de 22 à 27 ans autour de pièces concertantes du répertoire de Géza Anda, et accompagnés avec vitalité par l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich dirigé par Gergely Madaras.

Crédit photo : Géza Anda-Foundation

Crédit photo : Géza Anda-Foundation/Dmitry Khamzin, 2021
Anton Gerzenberg
Le pianiste allemand Anton Gerzenberg (né en 1996) s’est confronté à un redoutable diptyque lisztien avec la Totentanz et le Premier Concerto. Attaquant avec panache les basses et les arpèges dissonants de la Danse macabre, le pianiste montre ensuite une personnalité plus sobre et précautionneuse, privilégiant l’assise du jeu aux subtilités expressives suscitées par ces deux partitions. Au reste, l’interprète a montré une technique très solide dans l’ensemble et un jeu contrasté exploitant une riche palette de nuances qui a assurément convaincu le jury. Il reçoit ainsi le Premier prix.
Julian Trevelyan
Le Deuxième Prix est revenu au Britannique Julian Trevelyan (né en 1998), interprète déjà remarqué en France pour avoir remporté à 16 ans le prix Marguerite-Long. Face au Troisième Concerto de Bartók, il a montré une personnalité débordante alliant impétuosité dans le jeu et totale maîtrise de la partition. En outre, il a prouvé un précieux sens de l’écoute. Écoute de l’orchestre, avec lequel il a construit son interprétation dans une posture chambriste, mais aussi du public, avec lequel il a établi un lien fondé sur une grande générosité musicale. L’interprète s’est également vu remettre le Prix du public et le Prix Mozart du Musikkollegium Wintherthur pour la meilleure interprétation d’un concerto de Mozart en demi-finale.

Crédit photo : Géza Anda-Foundation/Dmitry Khamzin, 2021

Crédit photo : Géza Anda-Foundation/Dmitry Khamzin, 2021
Marek Kozák
Le Tchèque Marek Kozák (né en 1993) a obtenu le Troisième prix, après un Cinquième Concerto de Beethoven embrassé avec beaucoup de sérieux et de brio dans le jeu, mais auquel a manqué un supplément d’âme. L’allant martial des premier et troisième mouvements l’a amené à emprunter une trajectoire où le percussif a prévalu. Le souffle inspiré par le thème profondément lyrique du deuxième mouvement ne lui aura pas permis de trouver le chant et la respiration qui apportent le frisson, malgré les nombreux appels d’air lancés par Gergely Madaras et l’Orchestre de la Tonhalle.
Mihaly Berecz et Giorgi Gigashvili
Se sont également distingués Mihaly Berecz qui remporte le Prix spécial Lizst-Bartok, et Giorgi Gigashvili qui obtient le Prix spécial Hortense Anda‐Bührle. L’aventure ne s’arrête pas là pour les trois lauréats qui seront désormais accompagnés jusqu’en 2024, date du prochain rendez-vous du concours Géza Anda.