Frantz Liszt : Sonate en si mineur, Berceuse, Trois Sonnets de Pétrarque, Réminiscences de Norma de Bellini, Ave Maria de Schubert transcrit par Liszt.
Benjamin Grosvenor, 28 ans, captive par la force poétique d’un manifeste esthétique venu de très loin dans le temps et l’imaginaire romantique. Il s’inscrit dans une histoire écrite par ceux qui ont recréé la Sonate en si mineur au disque, depuis le pionnier Alfred Cortot en 1929, puis le jeune Horowitz, Brendel, Arrau, Argerich, Perlemuter et quelques autres. Mais son art singulier nous relie moins à un passé fantasmatique qu’à celui des artistes qui savent se retirer du monde à l’entour pour laisser la musique naître dans un acte créateur qui tient tout ego à distance.
Son usage des pédales, ses articulations si variées et subtiles, la dynamique grandiose dont il use sans jamais atteindre les limites du piano, ses doigts véloces et ses accords transparents, son cantabile divin, son oreille à l’écoute des tensions harmoniques, de la polyphonie, sa pulsation rythmique jusque dans les passages les plus lents et murmurés sont d’un géant qui réconcilie à jamais le Liszt puritain et le Liszt généreux installé dans son siècle et le nôtre.
