Tony Hymas est ici seul au piano. Après avoir évoqué Satie et Léo Ferré dans des albums précédents, il propose ici quinze pièces comprenant à la fois des compositions classiques dues à Debussy, Satie, Janácek, mais aussi Sidney Bechet, le Cuarteto Cedron, La Complainte du partisan, et des œuvres de compositrices injustement négligées telles Marie Jaëll, Mel Bonis et Cécile Chaminade. Au-delà de cette variété thématique, le traitement est singulier, dessinant une personnalité avide de manifester l’unité profonde de celles et ceux qui « chamboulent » leur époque et affirment que le conforme n’est pas la voie royale de l’expression musicale authentiquement vécue. Parvenir à faire sonner un piano de façon aussi personnelle et lui faire prendre ainsi des chemins musicaux hors, sinon des références, du moins des révérences attendues, est suffisamment rare pour que cela soit salué avec la gratitude qui convient.