Ancien disciple de Le Corbusier, Xenakis fut d’abord architecte et ingénieur. Pour devenir compositeur, le soutien de Messiaen fut décisif qui déclara : « Iannis Xenakis est certainement l’un des hommes les plus extraordinaires que je connaisse. »

Il put ainsi élaborer un style organique d’une énergie et d’une singularité aussi radicale que celles de Varèse qui l’inspira. Cette exposition, intelligemment condensée par la scénographie de Jean-Michel Wilmotte, s’ouvre par la maquette du Pavillon Philips de l’exposition universelle de Bruxelles (1958) réalisée par Xenakis pour le projet du Poème électronique de Le Corbusier.

L’enfance en Roumanie puis l’engagement du jeune homme dans la résistance grecque lors de la guerre civile en 1945 sont bien documentés. Les partitions graphiques exposées dévoilent les arborescences et juxtapositions de blocs sonores destinés à créer un monde tellurique à l’incandescence si impressionnante au concert. Les Polytopes et Diatopes – spectacles de son et lumière conçus par le compositeur – complètent ce parcours très didactique qui explicite avec clarté un envoûtant univers poétique croisant sciences, musique et racines hellénistiques.

Révolutions Xenakis, une exposition de la Cité de la Musique jusqu’au 26 juin.

Crédit photo : SDP