Le pianiste français Alexandre Kantorow nous avait éblouis dans ses enregistrements des Sonates n° 2 et 3 de Brahms. Récits épiques et introspectifs, ampleur orchestrale, souffle élégiaque, sa maîtrise de ce compositeur force l’admiration.
Au printemps, il donne une série de récitals avec la première sonate du compositeur. « Je voulais finir ce cycle autour de Brahms », précise celui que nous avons rencontré à l’automne. Composée à 20 ans, il s’agit là aussi d’une œuvre magistrale et fougueuse dans lequel le compositeur affirme son héritage beethovénien.
Le pianiste l’associe dans son récital à la Wanderer Fantaisie de Schubert : « Les parallèles entre ces deux œuvres sont frappants : la rythmique, les tonalités, les modulations… Dans la partition de Schubert, le 2e mouvement correspond à la chanson du wanderer et dans la sonate de Brahms on retrouve aussi une vieille chanson alle- mande dans le style gospel avec la voix qui commence seule et le chœur qui répond. Je n’ai jamais vraiment joué Schubert avant. C’est une découverte pour moi. Les pires moments de solitude et de tragédie sont les modula- tions les plus belles en majeur. » Schubert, c’est peut-être cela : un sourire sous les larmes.
Le 3 mars à Bordeaux, le 6 mars à Nancy, le 27 mars à Paris, le 9 avril à Aix-en-Provence.

Crédit photo : Sasha Gusov