Le pianiste hongrois sera de retour à Paris en septembre pour un récital et une masterclasse à la Fondation Vuitton.
Il a beau être hongrois, ne lui parlez pas de Liszt pour qui il éprouve un « manque de sympathie ». Il a joué vingt-six fois l’intégrale des sonates de Beethoven et collectionne les distinctions : prix Bach de la Royal Academy (2007), membre d’honneur du Konzerthaus de Vienne, anobli par la Reine Elisabeth II (2014)… Il faut dire qu’il représente un rare exemple de probité, aussi bien sur le plan musical que sur le plan humain.
Il a des allures de puristes dans le bon sens du terme. Il n’a le goût ni de l’emphase ni de la virtuosité gratuite. Ce n’est pas un hasard s’il ne jure que par Bach, Mozart, Beethoven, Schubert ou Brahms. Mais si un seul devait dominer tous les autres, ce serait le Cantor de Leipzig. Schiff joue Bach comme on fait sa toilette du matin. Une heure quotidienne. Une hygiène de vie. Il faisait d’ailleurs sensation à Paris avec son intégrale du Clavier bien tempéré en décembre 2021. En véritable exégète, András Schiff est toujours au plus proche du texte, à la recherche de sa vérité profonde.
« Je tiens à consulter l’autographe, le manuscrit ou, le cas échéant, le fac-similé d’une partition. J’aime voir les premiers ajouts, les brouillons, et découvrir tout ce que je peux sur le compositeur. D’ailleurs, je ne me limite pas à la musique pour piano. Je me penche également sur les opéras, la musique de chambre. Je complète cette démarche par des lectures de textes de philosophie, de littérature, d’histoire… », nous confiait-il un jour, dans les coulisses de la Philharmonie de Paris.
La critique le juge parfois trop cérébral, son jeu trop « manucuré ». Pour nous, ce qui se dégage avant tout c’est, dans sa sobriété et sa précision, un véritable sens du drame. À l’œuvre notamment chez Schubert, dont il sait rendre la mélancolie poignante. Espérons que le compositeur sera à l’affiche de son récital-surprise à la Fondation Vuitton ! Le programme sera annoncé sur scène le soir-même. « Pourquoi ne pas faire preuve de davantage de curiosité, d’initiative, d’imagination ? Nous sommes là pour vivre quelque chose ensemble », affirme le pianiste dans un communiqué. Laissons-nous surprendre

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