Tour des grandes villes.
Épisode 1-Paris
« Le mec qui s’emmerde à la gare, qui n’est pas Glenn Gould ou Murray Perahia, a le droit d’exister certes, mais chez lui ! Il nous impose son incohérence, son imperfection. La modernité lui dit : “Viens, fais du piano” (…) et les gens disent : “Ah c’est sympa, il s’est exprimé !” » Fabrice Luchini a partagé au micro de Léa Salamé tout le bien qu’il pensait des pianos en libre-service, notamment ceux des gares. Par cet article, nous allons donc contribuer à la décadence de la modernité en vous indiquant les lieux où vous pourrez imposer votre incohérence et votre imperfection au piano
Gratuits
La première idée que l’on a en tête lorsqu’on évoque des pianos en libre-service, ce sont bien évidemment ceux évoqués par le comédien. L’initiative lancée en 2012, avec un premier Piano en gare installé à Montparnasse, s’est propagée à travers la France dans des dizaines de gares SNCF (voir Pianiste n° 136). Par son ampleur, l’opération est une réussite, tous les pianistes débutants, amateurs ou confirmés s’y sont assis pour passer le temps, partager un morceau, ou travailler sur l’un des pianos droits Yamaha mis à disposition. Les aéroports d’Orly et Paris-Charles-de-Gaulle ont également suivi l’initiative, et ont réparti une quinzaine de pianos dans leurs salles d’embarquement.
Une dizaine de bibliothèques parisiennes mettent également à disposition du public des claviers numériques (ils vous prêtent le casque !), des pianos droits et même un quart de queue dans le cas de la médiathèque Marguerite Duras du 20e arrondissement. Les modalités d’accès divergent en fonction des lieux : en libre-service ou sur réservation, à n’importe quel moment ou sur des créneaux spécifiques. Petit plus des lieux, la possibilité d’emprunter une méthode, voire des partitions en fonction des ressources disponibles sur place.

Crédit photo : Pexels / Kelly
Payants
Au Club Med Gym Montparnasse, il est même possible de combiner incohérence musicale et incohérence sportive ! Heureusement, à l’abri du regard jugeur de Fabrice Luchini (pour mieux lui imposer plus tard dans les gares)… vous pouvez louer des studios avec piano même sans être adhérent au club de sport. D’autres lieux proposent ce type de locations : Pianos International situé rue de Rome dans le 17e arrondissement (12 € de l’heure sur un piano droit, 15 € sur un quart de queue) ; l’École du piano autrement, également rue de Rome (studios de répétitions avec pianos droits, et même un petit auditorium avec une capacité de 30 personnes et un demi-queue) ; Kawai France dans le 10e arrondissement (là aussi un auditorium, mais aussi 8 studios avec entre autres 3 pianos à queue) ; le Studio Cavallotti dans le 18e arrondissement (9 € de l’heure sur un Yamaha C3) ; Piano Académie, rue Scheffer dans le 16e et rue de Richelieu dans le 1er (8 salles en tout, à 65 € les 5 séances d’une heure) ; la Cité Internationale des Arts de Paris, dans le 4e (8 studios avec pianos à queue ou pianos droits)… Avec une recherche plus poussée sur Internet, il est également possible de trouver des particuliers louant leurs studios privés (par exemple sur parlonspiano.com)
Malgré la (drôle) diatribe de Luchini, les pianistes ont parfois besoin de contourner le prix d’accès au piano, et surtout son manque de mobilité. Qu’on se le dise, cet instrument que l’on aime tant est tout de même l’instrument le moins transportable après le grand orgue !