Se relaxer
La reprise de la musique s’accompagne souvent d’inhibitions sur lesquelles il faut travailler. « Il y a une part d’acceptation, nous rappelle Christine Marchais. Il faut accepter que ça ne va pas être parfait, qu’on ne va pas jouer aussi bien que lorsqu’on a arrêté. Et surtout, il ne faut pas chercher à atteindre la perfection du disque. »

Jouer régulièrement
La plus grande difficulté pour les reprenants, c’est le temps. Pourtant, la régularité est cruciale. Cela vaut aussi pour la lecture.

Faire confiance à sa mémoire
Si vous avez l’impression d’avoir tout oublié, vos doigts, eux, se souviennent. C’est pourquoi Frédéric Aguessy conseille de rejouer des morceaux déjà travaillés. « [Cela] permet de réactiver des réflexes qui sont peut-être endormis mais jamais réellement oubliés, explique-t-il. C’est comme le vélo, on n’oublie pas ! »

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Mettre le plaisir au cœur du programme
L’objectif, ici, c’est de réaliser un rêve. C’est pourquoi vous devez avant tout vous faire plaisir. Pas besoin de vous cantonner aux pièces pour enfants. Le répertoire pour piano regorge de petites pièces d’une demi-page qui sont de véritables chefs-d’œuvre. Allez voir du côté de Mozart, Schubert, Bach, Haydn, Tchaïkovski, Bartók… Et si vous avez un coup de cœur, préférez des adaptations et des versions simplifiées !

Chercher une nouvelle perspective
On peut bien sûr reprendre la musique seul grâce aux multiples ressources qu’offre Internet, mais un œil extérieur est tout de même primordial si l’on veut réellement progresser. « Parfois, il suffit que le professeur change un simple doigté, un simple élément
de posture, un simple geste pour tout débloquer », note Frédéric Aguessy. Et si vous êtes pressé par le temps, un cours toutes les deux ou trois semaines suffira.

Bien s’entourer
Le meilleur moyen de remettre le pied à l’étrier, c’est de jouer en groupe. Selon Frédéric Aguessy, faire de la musique à plusieurs est nécessaire pour apprendre à « écouter l’autre, à écouter un résultat d’ensemble, et donc à mieux s’écouter soi-même ». C’est aussi une solution radicale pour lever les inhibitions et « éviter la solitude du pianiste, qui n’a besoin de personne mais n’en a pas moins besoin de partager la musique avec d’autres ».

(Ré)apprendre à écouter
L’écoute est une qualité fondamentale. Et ça se travaille ! Frédéric Aguessy propose un exercice : jouer un accord, et l’écouter jusqu’à l’extinction du son. « Il faut bien comprendre que l’essentiel se situe après l’émission du son. C’est quelque chose de spécifique au piano, car une fois la note jouée, le son échappe au pianiste. » Celui-ci doit donc apprendre à écouter ce son, et en son cœur créer la note suivante. C’est cette écoute des résonances, des intervalles, qui est fondamentale. « Il faut comprendre que la note juste n’est pas toujours l’élément le plus important. Si vous avez l’amour de l’écoute, de l’instrument, ça sera toujours beau ! » conclut le professeur.