La rencontre de deux destins exceptionnels. De deux femmes exceptionnelles qu’un siècle pourtant sépare. C’est l’objet du récit La Symphonie oubliée. La cheffe d’orchestre Debora Waldman raconte, avec la complicité de la journaliste Pauline Sommelet, sa découverte de la compositrice Charlotte Sohy. Elle se plonge dans sa vie et son œuvre, au point même de s’identifier à cette femme qui a vécu entre 1887 et 1955. Tout comme la compositrice Mel Bonis, Charlotte Sohy fera partie des oubliées de la Belle Époque.
Sa symphonie dite « Grande Guerre », composée alors que son mari était mobilisé, est au cœur de l’ouvrage. Debora Waldman s’imprègne de sa musique jusqu’à l’obsession. Il n’existe aucune référence d’interprétation, aucun enregistrement : cette page n’a jamais été jouée, pas même du vivant de la compositrice. « La jouer. C’est devenu une obsession, une urgence qui me réveille la nuit », raconte la cheffe d’orchestre qui a grandi en Israël et dont l’histoire n’est pas moins romanesque. Elle quitte le Brésil pour Israël avec sa mère à l’âge de quatre ans. Celle-ci a décidé de vivre sa passion pour un homme et pour la musique.
Debora troque le portugais pour l’hébreu et se plie au rythme de la vie au kibboutz. « J’ai grandi avec une vision très romantique de cette évasion familiale. » Pas un hasard qu’elle ait été touchée par Charlotte Sohy, sa passion ardente pour la musique, pour son mari et par son œuvre très combative. En 2017, elle crée enfin cette page essentielle. Sa place au patrimoine musical est assurée.

Debora Waldman,
La Symphonie oubliée,
Robert Laffont,
272p., 19€