7 mai 1824. Création de la Neuvième symphonie. Le narrateur, Eduard, fils du prince d’Autriche, assiste au concert. Ému, il se souvient du jour où, malgré l’ordre de son père, Beethoven refuse de jouer pour les Français après leur victoire à Austerlitz : ils représentent un homme qu’il méprise en tant qu’empereur, Napoléon.
En choisissant ce prisme de lecture de la vie de l’artiste, Régis Penet dans Beethoven. Le Prix de la liberté y prête une profondeur politique essentielle. Indomptable idéaliste, le génie tourmenté lutte pour vivre sans compromission.
Les illustrations apportent variations et nuances à ce portrait entier. Les planches sont baignées de sérénité et de douceur lorsque Beethoven pose son oreille sur le piano pour composer. De l’autre côté de la porte, Eduard écoute attentivement. Tous deux veillent, les yeux fermés : l’essentiel est ailleurs. Un fond uni les entoure. Est-ce la solitude et le silence qui enferment le compositeur ou la promesse d’une aurore ?
La BD s’enrichit d’une préface de François-Frédéric Guy, célèbre pianiste reconnu pour son interprétation de l’œuvre de Beethoven. Il y théorise le paradoxe d’un compositeur qui, en quête de liberté, doit se mettre sous la protection des puissants. Le livre dispose qui plus est, de sa propre bande son en partenariat avec l’Association Beethoven France, privilégiant les artistes vivants et français.

Beethoven. Le Prix de la liberté,
Régis Penet,
La Boîte à bulles, 2021