Le lauréat du concours Tchaïkovski 2019 poursuit en toute indépendance son éblouissante lancée. Fou de Brahms, il opère la synthèse entre raison et émotion, offrant au public de stupéfiants moments de lâcher-prise. Sa fraîcheur et son naturel ont achevé de faire notre conquête.

Vous venez de faire paraître un nouvel album autour de Brahms avec la 2e Sonate et la Rhapsodie op. 79 n°1. Des partitions fougueuses, romantiques, traversées par la passion. À votre image ?

Oui, je me sentais bien dans cette musique. Dans ses années de jeunesse, Brahms est tellement fou, avant-gardiste. Il ose des choses qu’on n’imaginerait pas de lui. Il est pourtant associé à l’image d’un compositeur pesant, ancré dans le passé. Mais cette pâte sonore de Brahms existe. Ma prof me reprend dès que je remonte la moindre épaule : l’idée en jouant Brahms est de s’enfoncer dans le clavier et d’aller chercher un timbre spécifique avec le poids naturel. J’ai l’impression que cela s’applique à beaucoup de musiques.

Alexandre Kantorow

Crédit photo : Sasha Gusov

Dès que le son est en surface, cela marche rarement bien. Dans les œuvres plus matures de Brahms, comme ses grandes pages de musique de chambre ou le 2e Concerto, il existe clairement cette dimension de beau son, de plénitude. Les partitions que j’ai sélectionnées pour ce disque expriment le côté un peu Schumann de l’angoisse, et cette ardeur juvénile, l’envie de faire ses preuves, de faire quelque chose de fort, de brillant. Brahms ou pas, c’est un jeune qui commence la composition, et il est plein d’énergie.

Vous avez remporté le 1er prix du Concours Tchaïkovski en jouant en finale le 2e Concerto de Brahms. On en revient toujours à lui !

C’est mon concerto préféré. Le piano y occupe la place parfaite dans un concerto, équilibre idéal entre une symphonie, de la musique de chambre, des solos.

C’est un compositeur qui vous accompagne depuis longtemps…

C’est vrai, je fais une fixette sur lui depuis plusieurs années. Je passe beaucoup de temps à écouter sa musique, à la déchiffrer, à la jouer. Elle exprime une perfection comme chez les grands compositeurs classiques. Avec cette impression que chaque note compte, et cette dimension très cérébrale et structurée. Et en même temps, ce perfectionnisme est associé à quelque chose de très digne dans le caractère de sa musique. Elle comporte aussi une part de risque.

Qu’entendez-vous par « risque » ?

La 2e Sonate est traversée par une frénésie, et le seul moyen de transmettre émotionnellement cette énergie va passer par un dépassement de la limite. Par exemple, Brahms écrit en permanence des notes répétées extrêmement vite. La coda est encore plus rapide. Que ce soit à travers les tonalités ou l’écriture, il existe une dimension démoniaque, un peu comme chez Liszt. On ne doit pas avoir l’impression d’être à un concert de musique classique, mais d’être pris soudain par cet emportement, cette énergie qui sort de nulle part. Cette œuvre comporte peu de longues phrases qui s’étirent, mais elle est ponctuée par ces pics d’énergie un peu partout, provoquant d’énormes contrastes. C’est d’ailleurs ce qui donne toute sa fantaisie à cette sonate. À part le dernier mouvement, établi comme une forme sonate, les autres témoignent d’une grande liberté et donnent le sentiment d’une vaste improvisation.

Vous avez justement associé cette sonate à des rhapsodies de Brahms, Liszt et Bartók. La rhapsodie, forme libre par excellence. C’est cela l’essence de ce disque, la liberté ?

Il y a un peu de cela. Un mélange entre cet aspect improvisé et une dimension plus narrative, à l’image des rhapsodes de l’antiquité grecque qui déroulent un poème à la manière de l’Odyssée. Pas besoin d’avoir de vraie transition, on passe d’un monde à l’autre. On trouve cela dans ces rhapsodies. Les trois compositeurs qui figurent sur le disque ont chacun leur façon plus ou moins extrême d’être libre. Brahms, malgré tout, conserve un cadre empreint de l’époque classique. La Rhapsodie op. 1 de Bartók donne le sentiment qu’il se met au clavier pour improviser. Cette liberté se retrouve également dans leur façon de s’approprier le folklore. Ils sont tous les trois curieux de la musique populaire. Bartók reproduit les mélodies note pour note, alors que d’autres vont exprimer ce folklore à travers les rythmes et les tonalités. Rythmiquement, il existe beaucoup de points communs entre la rhapsodie de Brahms et celle de Bartók, avec un même triolet qui marque les temps et donne ce caractère un peu « pays de l’Est ». J’avais tout cela en tête au moment de l’enregistrement mais pas trop les mots pour l’exprimer à l’époque.

À l’époque ?

C’est un programme qui a mis beaucoup de temps à se faire… Je l’avais même enregistré avant le concours, en Allemagne, à Schloss Elmau. Après Tchaïkovski, je l’ai réécouté et cela ne m’allait pas du tout !

Il y a eu pour vous un avant et un après le concours…

Oui mais, concours ou pas, la préparation que j’ai faite avec mon professeur, Rena Shereshevskaya, m’a permis de développer énormément de choses dans mon jeu. En une année, j’ai drastiquement changé ma manière de voir, de jouer. Si bien qu’en réécoutant mon enregistrement, je le trouvais non pas naïf, mais pas assez réfléchi. J’ai réenregistré ces œuvres à la Fondation Vuitton, mais en réécoutant les rushs, je n’ai conservé que Bartók et Liszt. Alors, re-panique, et j’ai finalement réenregistré les Brahms plus tard, en profitant de l’enregistrement des concertos de Saint-Saëns. Je m’y remettais le soir, après le travail avec l’orchestre.

Et pourtant quand on vous écoute, cela semble couler de source…

Peut-être car j’ai fait de grandes prises d’un coup.

Pouvez-vous raconter ce travail décisif avec Rena Shereshevskaya ?

Je l’ai rencontrée quatre ans avant le concours. Elle voulait que je termine le CNSM avant de démarrer les cours avec elle à l’École Normale. Ce que j’ai fait. Elle avait l’idée de me préparer pour un concours. Et pour moi s’il y en avait un seul à passer, c’était bien Tchaïkovski ! Pourquoi ? Pour la salle mythique du conservatoire de Moscou et parce que les pianistes que j’admirais en étaient issus. Rena aime bien prendre le temps avec ses élèves et les former de zéro. Deux ans avant les épreuves, nous avons commencé à choisir un programme et à travailler. J’ai reporté des concerts. Et j’ai vécu des mois de travail acharné. Je n’imaginais pas à quel point ce serait aussi intense ! Rena était à la fois professeur, à la fois coach sportif. La culture du concours n’est pas si présente dans l’enseignement en France. Un an avant de passer le premier tour, elle me disait : « On est vraiment à la bourre, il va falloir se donner. » Nous travaillions des journées entières sur les mêmes œuvres, nous passions des heures sur deux mesures, je devais pouvoir rôder le programme n’importe quand. Et elle pouvait me dire soudain : « Là, arrête-toi, mets tes mains dans l’eau chaude, fais une pause »

Dans l’eau chaude ?

Pour se relâcher à la fin de la journée. J’en connais qui font l’inverse. Mon coloc à Tchaïkovski (nous partagions la même chambre) plongeait ses mains dans un lavabo plein de glaçons pour se détendre. Chacun a ses techniques. Personnellement, aujourd’hui, je ne fais plus ce genre de choses. Par contre, Rena m’a conseillé d’aller à la piscine régulièrement. J’aime beaucoup le sport, mais la plupart sont « anti-concerts » et raidissent les bras. Cette année-là s’est révélée très enrichissante. Rena impose une vraie discipline. Et elle a plein d’idées musicales. Elle place Bach au-dessus de tout. Pour elle, tout est relié entre les compositeurs, il existe des formules à décrypter, comme une langue secrète.

Aujourd’hui, vous travaillez toujours avec elle ?

Oui, mais beaucoup moins. Dès que j’ai quelque chose de nouveau dans les doigts, je vais la voir. Elle a une fraîcheur d’idées. Elle se laisse porter par la partition et rien d’autre. Elle arrive à ouvrir le champ des possibles. Elle peut être dogmatique sur le temps du cours, tout en étant prête à changer d’avis.

Vous avez seulement 23 ans… À quel moment se détache-t-on de son professeur ?

Pour moi, c’est encore nécessaire d’avoir quelqu’un de confiance à qui montrer mes programmes. Je n’ai pas l’impression d’être enfermé. Dans l’instant du concert, je me laisse porter par ce que je suis. Il arrive que je fasse complètement autre chose que ce sur quoi elle avait insisté. Mais elle va adorer si j’arrive à la toucher. Je n’ai pas l’impression d’avoir un professeur en ce moment, mais un sage qui me conforte dans ma légitimité, et me donne la confiance d’être sur de bons rails.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur l’expérience du concours Tchaïkovski ?

C’était assez unique et je suis heureux que ce soit le seul grand concours que j’ai passé. J’ai apprécié ce moment, sauf le premier tour. Après cette étape, tout est devenu beaucoup plus simple et naturel. Il régnait une très bonne ambiance entre les candidats. Tous les étrangers séjournaient dans le même hôtel. Nous étions deux par chambre. J’étais avec le pianiste américain qui est arrivé en finale, Kenneth Broberg, donc vraiment très bien entouré ! Il y avait une adrénaline monstre, je m’en rends compte seulement maintenant. Je n’ai pas eu le temps de souffler. Nous devions rester pour les galas et on m’a dit alors : « J’espère que tu as assez d’affaires, nous partons en tournée en Finlande, en Suisse, en Allemagne… » Après seulement, je suis rentré chez moi.

Transformé ?

Ma vie est devenue un tourbillon. Heureusement, j’ai eu une coupure au mois d’août. Aujourd’hui j’ai besoin de cet équilibre. Je ne peux pas me passer de ces moments de pause, autrement je n’ai rien à raconter, je suis frustré. Je ne peux pas être bon interprète si je n’ai rien à dire. Après le prix, j’ai éprouvé une certaine inquiétude, comme une sorte de devoir « d’être là » tout le temps pour prouver que je n’avais pas volé ma place. Tous les concerts étaient captés, je me sentais sous les tirs de miradors même si c’était complètement faux. Toutes ces émotions commencent à retomber, alors j’apprécie encore plus d’être sur scène.

Comment gère-t-on cette frénésie qui se déclenche du jour au lendemain ?

Pour commencer, je suis très mauvais avec mon portable, je ne réponds jamais. Cela sert un peu de barrage. Mais surtout, les gens qui étaient avant autour de moi sont restés : mes amis proches, ma famille, mes agents, ma maison de disques.

Vous n’êtes pas parti dans une grande major…

Non, j’avais besoin au contraire de retrouver mon environnement familier. C’est aussi une liberté. Diane du Saillant, mon agent, me connaît, sait comment je fonctionne. Je peux faire ce que je veux artistiquement.

Cette indépendance, c’est la chose à préserver à tout prix ?

Oui, vraiment. Il n’y a que comme cela qu’on peut être vrai sur scène. En particulier aujourd’hui. C’est très dur de ne pas penser carrière, business… L’idée n’est pas non plus de s’enfermer loin de tout.

C’est peut-être grâce à ce recul que vous obtenez cet abandon total quand vous êtes sur scène.

Dans mon travail au piano, j’essaie de tout rendre le plus sécurisé et le plus solide possible pour me permettre ce genre de choses. Mais cela ne marche pas à chaque fois. Ces moments ne peuvent exister qu’avec une vraie confiance, un détachement vis-à-vis de toutes les pressions extérieures qui parasitent le concert – des gens « importants » dans la salle, la peur de la fausse note, les micros ou les caméras, tout cet ensemble d’éléments qui perturbent émotionnellement le lien qu’on aura avec le compositeur et le public. Quand on y parvient, il n’existe plus qu’une sorte de déroulé intérieur, il faut alors espérer que les doigts suivent. C’est pour cela qu’on travaille énormément, pour se permettre ces moments d’oubli.

C’est un conditionnement mental?

J’ai besoin d’écouter de la musique avant le concert, de me mettre dans une certaine ambiance. Et aussi de beaucoup bouger, sinon j’ai l’impression d’être trop contraint sur scène.

Avez-vous le trac ?

Je l’ai tout le temps, à des degrés différents. Mais je sais beaucoup mieux le gérer à présent. Aujourd’hui, il n’est plus conditionné par le degré « d’importance » du concert, ce qui est appréciable, mais plutôt par le lien que je peux avoir avec un morceau, la difficulté d’un passage…

Votre parcours est assez singulier. Vous aviez deux années d’avance dans votre scolarité, vous êtes passé brièvement par une école pour surdoués, avant de reprendre un cursus normal, pour finalement intégrer le CRR de Paris en horaires aménagés. Comment le piano s’est-il imposé ?

Petit à petit. Au début, c’était tout doux. C’était un jeu, mon grand plaisir était de lire de la musique et de la déchiffrer, mais cela n’allait jamais plus loin que le plaisir immédiat. Aussi, mes parents pensaient qu’être fils de musicien n’était pas forcément évident. Petit à petit, mes professeurs m’ont demandé si je voulais réfléchir à en faire plus sérieusement. Le piano était toujours là en périphérie. Le déclic s’est fait au lycée quand je me suis retrouvé avec des amis qui partageaient la même passion pour la musique. Même si aujourd’hui la plupart d’entre eux sont partis dans d’autres voies, nous avions tous la musique en commun. En terminale, je suis entré au CNSM et j’ai alors fait le choix d’en faire mon métier. J’avais beaucoup de lacunes sur le plan de la culture musicale. J’ai dû rattraper tout d’un coup. Mais c’était bien, car cela venait de moi. Quant à cette école pour surdoués, en y repensant, c’était un peu n’importe quoi! Il n’y avait que deux adultes, pas tant de cours que ça. C’était vraiment bizarre. J’y suis resté très peu, à peine un an.

Aviez-vous le sentiment d’être différent ou en décalage avec les autres ?

Peut-être, mais je voulais vraiment être normal. C’est aussi pour cette raison que la musique n’avait pas une place trop centrale avant le CRR. Je voulais faire comme mes amis. Ce qui était important alors, c’était de s’adapter et d’être comme tout le monde. J’éprouve toujours ce besoin de ne pas être si différent des autres.

Qu’est-ce qui vous nourrit en dehors du piano ?

Voyager. M’imprégner d’autres cultures. En ce moment, c’est surtout rattraper le retard social après les tournées, avec mes amis que j’essaie de revoir.

Votre père Jean-Jacques est un célèbre violoniste. Comment vivez-vous cette filiation musicale ?

Plutôt bien. Je n’ai jamais été assimilé à un « fils à papa », car pendant très longtemps, la musique, ce n’était pas mon monde. On me parlait énormément de mon père, mais je ne l’ai jamais vécu comme quelque chose de mauvais. D’ailleurs, nous avons beaucoup joué ensemble, on s’entend bien et justement, en ce moment, nous profitons du temps libre pour faire de la musique de chambre. Cela fait un peu plus d’un an qu’il s’est remis au violon. Maintenant il aime se présenter comme mon père et non l’inverse !

Le fait d’avoir grandi au son du violon a-t-il influencé votre jeu pianistique ?

Oui, clairement. J’ai même des vieux tics ridicules comme celui d’essayer de vibrer au piano. Au violon, il existe un temps entre les intervalles qui est plus naturel. Une sorte de rubato que j’essaie de reproduire. J’ai assimilé beaucoup de choses en termes de caractère et d’interprétation.

Puisque nous parlons de filiation, Kantorow, c’est un nom russe ?

Oui, il est antérieur à la révolution. Mais rien de cette culture n’a survécu dans notre famille. Je n’ai jamais connu mon grand-père paternel. La culture russe m’a surtout été transmise par mes professeurs. Je ressens beaucoup de déception quand je vais en Russie et que les gens s’attendent à voir un compatriote !

Vous avez sorti un disque dédié à la musique russe, vous avez choisi de passer le concours Tchaïkovski… Un psychanalyste dirait que ce n’est pas un hasard !

Je suis d’accord ! Cela vient aussi en grande partie de mes professeurs qui m’enseignent leur culture, leur manière de faire. Mais c’est possible qu’il y ait une attirance inconsciente.

Qu’est-ce qui vous inspire dans cette culture ?

J’adore les histoires et les légendes russes, leur dimension fantastique, grandiose. J’ai une attirance pour le folklore. Les cloches sont très présentes dans la musique et sont un élément essentiel du quotidien. Et la vie musicale est intense en Russie. Je suis allé à Saint-Pétersbourg et j’ai rarement vu une offre de concerts aussi foisonnante. On peut facilement voir huit ou neuf représentations par jour. Et chez les Russes, j’aime aussi le côté assez brut, direct et honnête. Ils donnent parfois l’impression de vouloir vivre leur vie d’une façon extrême. Il n’y a pas vraiment d’entre deux dans les sentiments.

Vous êtes comme cela vous aussi ?

Pas tellement justement. J’aurais plutôt tendance à trop rationaliser les choses dès que je vois que je m’emballe.

On va bientôt vous entendre à la Philharmonie aux côtés de Valery Gergiev et de l’Orchestre national des jeunes de Russie…

J’espère qu’il va pouvoir venir malgré le contexte ! Nous travaillons avec très peu de répétitions. Tout se fait sur scène, sur le moment présent, avec beaucoup de pression et autant d’adrénaline. C’est très excitant de jouer avec lui car cela oblige à être présent à ce qu’on fait à 200 % et à réagir en permanence, s’adapter. Valery Gergiev a un vrai génie du moment. Il sent les choses. C’est impressionnant à voir. Je ne comprends pas comment il fait pour tenir ce rythme-là à son âge.

Dans cette période incertaine, comment voyez-vous les choses ?

J’ai plutôt bien vécu mon confinement, qui est arrivé à un moment où je me sentais très fatigué, j’enchaînais énormément de concerts. J’avais très peu de temps, l’impression d’être toujours en retard et de prendre trop de risques. Le confinement m’a permis de travailler sereinement, de souffler, de prendre de l’avance. Et j’ai eu la chance que les concerts reprennent pour moi sans difficulté. Je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde et je suis conscient de cette chance. Pour l’étranger, certaines dates ont été maintenues. Récemment, j’étais en Géorgie et j’ai vécu une expérience un peu miraculeuse. Je me suis fait tester à l’arrivée, le public aussi et personne n’était positif. Les Géorgiens ont réservé aux musiciens un accueil incroyable, avec des chants, de la danse, du jazz, une vraie fête ! Et comme tout le monde était négatif, nous étions comme des fous pendant trois jours, dans une forme d’insouciance, complètement coupés du monde. Il est par contre difficile de voyager en Asie. Un ami a accepté de se mettre en quarantaine dans un hôtel à son arrivée dans des conditions très strictes, avec juste un room service.

Vous allez tourner avec votre programme Brahms ?

J’ai un nouveau programme de récital avec la 3e Sonate de Brahms que je jouerai à Paris en janvier. Je le mets en place depuis cet été dans la perspective de l’enregistrer avec les Ballades op. 10 et la Chaconne de Bach dans la version pour la main gauche de Brahms. J’ai l’intention d’enregistrer les trois sonates de Brahms avec chaque fois un programme différent.

Propos recueillis par Elsa Fottorino