Révélé lors de la dernière édition du Concours Long Thibaud (4e prix et prix du public), le trentenaire est une figure singulière du piano.
Le piano de mon enfance
C’est un piano d’étude Sauter droit que j’ai gardé. Il n’est pas très grand mais il sonne très bien et sa mécanique est robuste. J’ai commencé à apprendre le piano à l’âge de 4 ans sur cet instrument. C’est sur ce Sauter que je travaille encore aujourd’hui dans mon appartement à Paris pour des raisons d’espace. J’ai par ailleurs un Yamaha C3. Mais à Paris, je m’accommode très bien de mon piano droit, c’est un instrument très résistant qui a gardé beaucoup de coffre.
Votre piano de travail ?
Mon Yahama C3. Quand je travaille mes programmes, il faut être à la fois assez frustré pour que rien ne soit vraiment acquis. Et que le piano soit tout de même suffisamment répondant avec un toucher pas trop poreux ou déséquilibré. Et idéalement, une fois en concert, on trouve un instrument très agréable à jouer et qui timbre beaucoup.
Votre piano idéal ?

Crédit photo : Capucine de Chocqueuse
J’aurais tendance à croire qu’une fois qu’on l’a on n’est déjà plus satisfait ! Mais s’il fallait en définir un, ce serait le Steinway D qui me fait rêver. Ou un très beau Bechstein, pour son timbre particulièrement chantant, son toucher somptueux. Mon piano idéal aurait les basses d’un Bösendorfer et le toucher d’un Bechstein. Le Steinway offre le parfait compromis.
Pour votre premier disque, paru chez Mirare, quel instrument avez-vous choisi ?
C’est un Steinway D qui vient de chez Régie Pianos. Pour cet enregistrement, j’ai travaillé avec l’accordeur Cyril mordant, un luxe total ! Il est à l’écoute de chaque détail comme peut l’être un musicien. Il réalise un travail minutieux de patience, d’écoute, afin de comprendre le langage d’un pianiste et le traduire sur le plan mécanique. J’ai choisi ce Steinway D car il s’adapte très bien au répertoire du disque. Pour Schumann, je voulais de la rondeur, de la douceur. Les Kresleriana sont reliées à l’enfance dans sa dimension fantastique et tendre. Et cet instrument a une réactivité brusque mais sans dureté qui correspond à Après une lecture de Dante, de Liszt. C’est un piano fracassant, pas au sens métallique.

Un monde fantastique
Mirare
Pianiste, improvisateur, compositeur, J.- B. Doulcet signe un premier disque chez Mirare plongeant au cœur du romantisme fantastique chez Liszt et Schumann. Dans un programme aux multiples visages, le pianiste joue comme on nous raconte une histoire.
Que ce soit dans les Kresleriana ou dans Widmung de Schumann, la poésie est au rendez-vous, grâce à son toucher aux inflexions extrêmement délicates. Les pièces aux caractères et aux proportions bien distinctes trouvent leur unité dans ce halo de douceur et de tendresse qui définit son jeu. Après une lecture de Dante de Liszt est mise en regard d’une de ses compositions, Endymion, qui propose, selon ses mots, « une porte ouverte vers un langage incertain et poétique, inspiré par la plume luxuriante de John Keats ».