Un savant dosage de temps forts et de temps faibles.

La valse – de l’allemand « Walzer » qui signifie « tourner en rond » – est une danse facilement identifiable par son inévitable 3/4 en début de système. Mais pour guider les couples enlacés, il convient de mettre au clair sa rythmique. Les trois noires par mesure de la valse peuvent se simplifier en un temps fort (premier temps) et deux temps faibles. Mais il serait bien ennuyeux de se contenter de cette seule solution !

Exercice 1

La première manière de donner vie à votre danse est d’accentuer uniquement le premier temps. Mais nous pouvons aussi accentuer le troisième, comme un élan vers la mesure suivante. Soudain, notre valse a deux temps forts ! Essayez ces deux solutions dans l’extrait ci-contre.

La troisième solution est d’accentuer les deux premiers temps. D’origine populaire, la valse se fait connaître à Vienne à la fin du XIXe siècle. Le style viennois (Schubert, Strauss) se caractérise par un élan vers le deuxième temps, très légèrement anticipé, nous donnant l’impression que le troisième temps est retardé. Voilà la solution parfaite pour cette valse de Schubert (Et ne poussons jamais la gourmandise à avoir trois temps forts dans une mesure !)

Exercice 2

L’ingrédient essentiel qui met en valeur ces différents accents est la pédale. Au début de la très célèbre valse en do dièse mineur de Chopin (ci-contre), vous pouvez comparer la notation de Chopin (la première pédale notée) et les autres solutions possibles :

➜ Garder la pédale les deux premiers temps (Chopin)
➜ Changer la pédale à tous les temps
➜ Changer la pédale à chaque nouvelle mesure
➜ Changer la pédale sur les premiers et les troisièmes temps
➜ Mettre la pédale sur le premier temps, l’enlever sur le deuxième, et la mettre sur le troisième (solution recommandée).

Un changement d’harmonie appellera en tous les cas un changement de pédale, même en milieu de mesure, quelle que soit la pédalisation choisie. Faites confiance à votre sens de l’écoute pour ne pas avoir trop de sons mélangés.

Conclusion

Chaque valse est unique ! Qu’elle soit rapide ou lente, jouez avec les temps forts et faibles pour lui donner du relief. Mais n’oubliez pas de connecter tous ces accents. La musique ne s’arrête jamais. Voilà la magie des temps forts et des temps faibles !